Par Merck’n Sley Suprême Jean-Pierre
Durant les 7 dernières années, les sélections féminines haïtiennes ont réalisé de très bonnes performances. Les deux qualifications en coupe du monde, U20 en 2018 et Senior en 2023 sont l’apogée de cette bienheureuse période. Derrière ces succès Haïti a pu compter sur un atout majeur, la jeunesse de ses athlètes.
Les grands résultats en sport sont souvent la résultante de plusieurs facteurs dont les plus importants sont le talent, la préparation, la motivation, et l’expérience. Ces éléments sont comme le pilier de tout succès sportif, mais ils deviennent plus efficaces quand ils s’allient à la notion de cohésion de groupe qui peut se développer au sein d’une équipe sur une longue durée.
Dans le football en particulier, les dynamiques changent vite, on n’est pas certain de pouvoir compter sur les mêmes éléments sur une longue période. Les performances ne sont pas toujours les mêmes et elles ont tendance à devenir moins bonnes avec l’âge. Dans le foot féminin, ce constat n’est pas différent, de plus, les footballeuses ont en moyenne une carrière moins longue que les footballeurs.
De ce fait, une équipe avec une ossature très jeune, a plus de chance de développer une habitude de jeu qui peut la rendre plus performante sur le long terme. La sélection féminine haïtienne a tiré profit d’une situation similaire. Parmi les joueuses, beaucoup sont issues d’un même centre de formation, l’Académie Camp Nous, et celles qui ne le sont pas fréquentent la sélection depuis leur plus jeune âge et sont passées par les différentes catégories de jeunes.
Au fil des ans, ces sportives ont gagné en maturité et en expérience. Ajouté à cela, elles ont pu décrocher des contrats dans de très bons clubs européens et américains. L’épine dorsale de cette sélection qui tourne autour d’une dizaine de joueuses est présente dans les deux qualifications à la coupe du monde, malgré les cinq années de différence entre ces deux succès.
Si l’on considère la dernière liste du sélectionneur Nicolas Delepine pour le rassemblement en Turquie au début de ce mois d’avril, on compte la présence de neuf joueuses qui ont été présentes en France en 2018 lors du mondial U20 : Kerly Théus, Milan Pierre Jérôme, Ruthny Mathurin, Danielle Étienne, Melchie Daëlle Dumornay, Tabita Joseph, Nérilia Mondésir, Roseline Eloissaint, Sherly Jeudy. Plus impressionnant encore, c’est la moyenne d’âge des 23 joueuses qui avoisine les 22 ans et 8 mois.
La plus âgée étant Roselord Borgella qui a fêté ses 30 ans le 1er avril, alors que cinq autres joueuses sont âgées de 19 ans. Ces statistiques montrent quelque part toute la marge de progression dont cette équipe peut encore bénéficier si elle arrive à conserver cette même ossature. Avec un projet de jeu convainquant, il y a donc de quoi se frotter les mains pour davantage de bons résultats dans les prochains jours.