Par Marc Donald Jean Baptiste
Ce week-end, pour le compte de la 9ème journée du championnat haïtien, le public aura droit à trois derbys : Cavaly – Valencia, Tempête – Baltimore et FICA -AS Capoise. Les villes de Léogane, Saint-Marc, Cap-Haitien seront chaudes sur et en dehors du terrain entre pression, fièvre footballistique, Wanga, Vèvè, allons voir ce qu’on peut retenir d’un derby Haïtien.
Dans tous les pays du monde, un match mettant aux prises deux clubs rivaux dans une même ville reste à grands enjeux : historiques, sportifs, économiques, sociaux et culturels. Car un derby ça se construit à travers l’histoire, son ampleur et l’engouement qu’il suscite dépend de ses facteurs.
En considérant l’aspect sur et en dehors du terrain, un derby en mode haïtienne, reste particulier et original par rapport aux autres du monde entier. D’un derby haïtien on peut souligner :
Un spectacle qui tue dans l’œuf de la pression
Rare, sont les derbys que les observateurs témoignent avoir vu du « jogobonito » sur le terrain. La pression, la ruse, les joueurs crispés, avec ce cadre de figure, Les mêmes causes produisent toujours les effets.
La fièvre urbaine
Que ce soit au cap, à Léogane, ou à Saint Marc, à côté de la fièvre électorale à inquiétude bananière, le sport local depuis le début de la semaine fait sa place dans ces villes. Les discussions pullulent entres les « djo kannel » dans les tap tap, les bureaux, les marchés, sur les réseaux sociaux etc. Du cireur de botte au Cap-Haitien jusqu’au directeur d’une boite à Léogane en passant par homme d’affaire a Saint Marc, tout le monde a presqu’un seul programme pour ce weekend end. Soit ASC-FICA, soit Baltimore-Tempête, soit Cavaly-Leogane.
Les anecdotes
Peu importe, votre perception du phénomène « Wanga » dans le sport local. Il est un fait que si l’on ramasse les anecdotes à ce sujet, on fera un livre autant plaisant qu’instructifs dans la mesure où ils vont pousser les chercheurs à comprendre le phénomène. Dans les derbys, l’enjeu du « Wangatè » est encore plus intense : l’équipe visiteuse qui ne rentre pas dans les vestiaires et qui ne passe pas à la barrière principale (photo des joueurs du FICA, qui passe sur les murs dans la série Aller), un gardien de but qui voit un cercueil à la place du ballon pour justifier éventuellement une bévue, les ballons couvées, des odeurs nauséabondes.
Bref, en 21ème siècle en Haïti, ce dommage que l’aspect « Wanga » dans un match est plus qu’anecdotique, il sous-entend même être un élément déterminant dans le score du match, à force que les deux équipes, dirigeants et fans les plus fous y intériorisent. Cette situation franchement suscite plus de pleurs que rire. Et il est temps de comprendre messieurs que le football ça se joue sur le terrain. Que l’équipe mieux préparée physiquement tactiquement gagne ce week-end. Voilà Notre plus grand souhait!